Les CHSLD, des milieux de vie ou des milieux de soins? Plusieurs répondront les deux, évidemment. Il est possible d’offrir un cadre de vie stimulant, animé, confortable et agréable et de prodiguer les soins appropriés. Malheureusement, Il faut constater que cette approche à deux volets n’a pas « résistée» à la pandémie du COVID-19. Radio-Canada propose une lecture très intéressante et instructive dans un article publié le 26 juin 2020 qui titrait :

 Décès dans les centres pour aînés : piètre performance du Canada.

Ne pas lancer de pierres!

 

Aucune pierre ne doit être lancée. Aucune accusation ne doit être portée sur la très grande majorité du personnel soignant, personnel de soutien et gestionnaire des services de soins de longue durée. Au contraire, il faut souligner le travail et l’effort de tout un chacun dans cette lutte à finir.

Il faut plutôt regarder vers les nombreuses réformes administratives et centralisatrices qui ont eu lieu au Québec, le manque d’investissements dans la construction et la rénovation de centres appropriés pour offrir des services de santé aux aînés, le peu d’investissements fait dans le maintien à domicile, le manque de financement des organismes communautaires offrant des services aux aînés, l’absence quasi complète de mesures de prévention et de soutien pour maintenir, voire développer, l’autonomie des aînés, etc.

La pandémie, 81% des décès du Canada en SLD

 

L’article de Radio-Canada relate les faits saillants d’une analyse éclair de l’Institut canadien d’information sur la santé. En voici un résumé :

  • En date du 25 mai 2020, le nombre de résidents en soins de longue durée (SLD) décédés au Canada, soit 5324, était semblable à la moyenne des pays de l’OCDE.
  • Bien que le Canada présentait un taux général de mortalité relativement faible comparativement aux autres pays de l’OCDE, 81% des décès sont survenus chez les résidents de service de soins de longue durée, et ce, comparativement à la moyenne de 42% dans les autres pays de l’OCDE.
  • Au Québec, en Ontario et en Alberta les résidents de SLD représentaient plus de 70% de tous les décès liés à la COVID-19.

Pour lire l’étude éclair

 

Prudence dans l’interprétation

 

Il faut évidemment interpréter ces données avec prudence :

  • D’une province à l’autre et d’un pays à l’autre, la notion de «soins de longue durée» n’est pas nécessairement équivalente;
  • Certaines définitions sont différentes;
  • Les méthodes de comptabilisation des données ne sont pas facilement comparables;
  • Les données ne tiennent pas compte de facteurs comme la densité du personnel, sa mobilité, les politiques de transferts vers les centres hospitaliers, etc.

Des analyses plus exhaustives suivront sûrement. Il faut comprendre ce qui s’est passé pour ajuster nos futures actions notamment les décisions au chapitre de l’isolement des personnes âgées. Déjà, sans COVID-19, l’isolement de certains aînés est un problème. «L’isolement social et la solitude sont reconnus depuis des décennies comme facteurs de risques majeurs pour la santé psychologie, mais aussi la santé physique et cognitive», explique le professeur de psychologie de l’université de Victoria Stuart MacDonald. Source : Isolement des personnes âgées : conséquences néfastes à prévoir, le 7 juin 2020, Radio-Canada.

La pandémie et l’isolement des aînés 

 

En période de confinement, un ami de 81 ans me disait «je sais maintenant ce qu’est la prison ». Pourtant, il demeure dans une résidence de grande qualité, avec un service efficace de repas livrés à son logement par un employé masqué avec lequel il était impossible d’établir un contact, ou mieux encore, une relation sociale.Son plus grand malheur était qu’il ne pouvait pas s’occuper de son épouse, atteinte de la maladie d’Alzheimer, victime d’une chute et soignée sans visiteurs dans un centre de réadaptation.  « À vivre enfermé, ça ne me dérangerait pas d’attraper la maladie » me dit-il d’un ton découragé. Triste à pleurer!

  • Combien de personnes âgées décédées de la COVID-19 auraient survécu, si un proche avait pu être présent auprès d’elles? On ne le saura jamais, mais …
  • Combien de familles auraient pu soutenir et accompagner un aîné lors de sa maladie, l’accompagner jusqu’à la fin et ainsi lui dire adieu adéquatement pour favoriser un deuil plus paisible? On ne le saura jamais, mais …

Outre Internet, le téléphone et autres moyens de communication, faudra-t-il choisir entre deux maux lors de la deuxième vague. À mon sens, il faudra permettre les visites aux personnes âgées en prenant tous les moyens de protections nécessaires.

On parle de l’isolement des personnes qui vivent dans des ressources d’hébergement, mais quand n’est-il des personnes à domicile? Là aussi, il y a des personnes seules. Il faut y penser!

Puisque l’on nous annonce une deuxième vague pour l’automne, profitons de l’été pour prévoir les équipements de protection, développer des stratégies pour éviter la propagation dans les milieux d’hébergement tout en évitant l’isolement qui peut être tout aussi néfaste, mobilisons des équipes du réseau, mais aussi du milieu communautaire pour assurer une vigie des personnes demeurant seules à domicile, etc.

 

Profitons aussi de l’été pour recharger nos batteries, nous en aurons tous besoin!

Un service conseil pour le maintien à domicile

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